jeudi 29 juillet 2010

Un prêté pour un rendu


Image du Blog deraymis.centerblog.net
Le port de Fourni - source : deraymis.centerblog.net
A fin septembre, l'archipel de Fourni est soumis à des vents si violents que très souvent le ferry ne peut y accoster.

C'est ainsi qu'un jeune couple de Hollandais s'y est trouvé "coincé", alors qu'il pensait s'y arrêter une nuit avant de poursuivre sa route. De plus, ce jour-là, l'île était privée d'électricité, toujours à cause du meltemi, et le seul distributeur de billets était donc en panne.

vendredi 23 juillet 2010

Blog en vacances forcées

Vivre à l'étranger, c'est aussi le plaisir de tout cesser lorsque sa petite fille vient vous rendre visite. Alors je mets le blog en vacances forcées, mais combien appréciées.

jeudi 15 juillet 2010

Le Zeibekiko


Le zeibekiko est la danse par excellence liée au rebetiko. Traditionnellement, elle n'est dansée que par les hommes et par un seul à la fois. Lorsque quelqu'un passe commande à l'orchestre d'un zeibekiko, les autres danseurs doivent quitter la piste, ou tout au plus mettre un genou à terre et taper des mains en rythme pour encourager le danseur.

David Prudhomme - http://bderebetiko.blogspot.com/

Il n'y a pas vraiment de pas prédéfinis. Tout est dans l'attitude. Au début, les bras écartés, le danseur fixe le sol comme s'il allait en sortir tous les maux de l'enfer, comme s'il devait dominer ses propres peurs, ses propres démons. Il lui arrive même de frapper le sol pour les défier, un peu comme s'il les appelait à venir se battre. Il titube – pas seulement au figuré, on dit que pour bien danser le zeibekiko, il faut avoir la mastoura (l'ivresse de l'alcool ou du haschich) - il se laisse porter, voire déporter, d'un côté de l'autre, puis, en fonction de la musique, ou des paroles du rebetiko, il s'enhardit, il relève la tête, il tourne sur lui-même, il frappe son talon d'une main, ou passe une jambe au-dessus de la tête de l'un des amis accroupis au bord de la piste.



Ayez la patience d'attendre le début de la musique (34")

Il y a autant de manière de danser le zeibekiko que de danseurs. Chacun peut broder, inventer une figure, en rajouter ! Il y a des classiques : se tenir sur un pied sur un verre posé à terre ou aller chercher ce verre avec la bouche et se relever en en buvant le contenu, avant de le fracasser en le jetant à terre. Il y a même un film des années 50 qui montre un danseur saisir une table carrée entre ses dents et continuer à danser ainsi...

Chacun, qu'il le veuille ou non, exprime sa personnalité, son humeur du moment et voir quelqu'un danser le zeibekiko, vous en dit plus sur lui qu'un test psychologique ! J'ai souvent pensé qu'un zeibekiko vaut amplement une séance chez le psychanalyste (sans offense pour les professionnels !)

Jacques Lacarrière – dans son "Dictionnaire amoureux de la Grèce" – exprime, je crois, le même sentiment :

"Et d'un coup, sans m'occuper de quiconque, pas même de mes amis qui m'encourageaient bruyamment, j'ai tourné, louvoyé longtemps entre terre et ciel, au rythme d'une chanson dont je me souviens qu'elle disait inlassablement : "Je t'en prie, je t'en prie, laisse-moi, je ne veux plus vivre...". (...) Je ne me suis pas mis à danser le zeibekiko, c'est le zeibekiko qui s'est mis à danser en moi et qui longtemps habita mon corps. "

Aujourd'hui, le zeibekiko que l'on voit danser dans les boîtes de nuit à la mode, ou dans les émissions de télévision, a perdu de son caractère quasi sacré. D'abord, au grand dam de certains, les femmes le dansent aussi, ce qui n'est pas pour me déplaire, car c'est trop jouissif pour ne laisser cela qu'aux seuls mâles ! Mais surtout, la bonne société (qui a longtemps méprisé le rebetiko, car provenant des classes laborieuses) a édulcoré cette danse. Elle ne se laisse plus aller et les danseurs semblent très attentifs à ne pas se dévoiler et se contentent le plus souvent de se copier les uns les autres, ce qui a même entraîné la création de cours de zeibekiko !

lundi 12 juillet 2010

Danger ?



Hier je suis donc allée voir le premier des ponts mycéniens sur la route d'Epidaure, car je dois l'avouer, je n'avais encore pas pris la peine de grimper le long du sentier qui mène à celui-là. J'ai tiré mes photos et suis redescendue parmi la garrigue, tout en admirant les bosquets de thym, dont certains sont encore en fleur.

Un écrin de thym pour ce pont de plus de 3000 ans

Le soleil se faisait moins pesant et le crépuscule s'annonçait des plus doux. C'est alors que je suis tombée sur un paysan descendant de son tracteur. Après les salutations d'usage - simplifiées puisqu'on n'était ni un lundi ni un premier du mois - les échanges sur notre provenance respective, les digressions sur l'argent des banques en Suisse, il me demande :

- Tu n'as pas peur de te balader comme cela, toute seule, loin de tout ?
- Je ne vois pas de quoi je pourrais avoir peur.
- Une si jolie fille que toi ! En tout cas tu me plais beaucoup et tu devrais me laisser ton numéro de téléphone pour qu'on puisse aller boire un café ensemble....

Je ne me suis pas cassé la tête et je lui ai répondu avec un grand sourire :

- Cela ne plairait certainement pas à mon mari.

La réaction a été immédiate, la casquette vite enlevée et tournant dans les mains tout empruntées :

- Oh ! Excusez-moi, Madame, je ne pouvais pas savoir. Comme je suis moi-même célibataire.... Vraiment, excusez-moi... Je suis désolé....

Bref, il n'y a vraiment aucun danger à se balader toute seule dans la campagne grecque et c'est une des choses que j'apprécie beaucoup ici.

vendredi 9 juillet 2010

Nauplie sur Larzac

Ce week-end, Nauplie prend des airs de Larzac ! Les jeunesses du parti communiste (KNE) tiennent leur "19e Rassemblement anti impérialiste" sur l'Acronauplie, en mémoire des combattants communistes qui y furent emprisonnés par Metaxas de 1937 à 1943.

Le drapeau communiste flotte à côté de ceux de Nauplie et de la Grèce

Au programme des discours, bien sûr, mais aussi un grand concert. 


C'est sur la plage de Karathona que le camping a été organisé et rien ne semble avoir été oublié.


lundi 5 juillet 2010

Médée



En écho à la présentation de la Corinthe antique sur mes escapades, je reviens sur la légende de Médée et du meurtre de Glauké, en vous livrant un extrait du monologue de Médée, tiré de la pièce éponyme d'Euripide (GF, 1966, traduction H. Berguin et G. Duclos).

(...) Ecoute des paroles qui ne sont pas pour te plaire. J'enverrai un de mes serviteurs auprès de Jason pour le prier de paraître à ma vue. Quand il sera venu, je lui dirai de douces paroles, que nous sommes d'accord, qu'il fait bien de nous abandonner pour contracter alliance avec la princesse, que ses décisions sont utiles et heureuses. Je lui demanderai que mes fils restent ici, non que je veuille les laisser sur une terre hostile exposés aux outrages de mes ennemis, mais pour tuer par mes ruses la fille du roi. Car je les enverrai les mains chargées de cadeaux les porter à la jeune épousée pour qu'on ne les bannisse pas de ce pays : un voile fin et un diadème d'or ciselé. Si elle prend la parure et la met sur sa peau, elle périra dans d'horribles souffrances et avec elle quiconque la touchera, tellement seront violents les poisons dont j'imprégnerai ces présents. – Mais ici je m'arrête et je pleure sur l'action qu'il me faut accomplir ensuite. Car je tuerai mes propres enfants; il n'y a personne qui puisse les arracher à la mort. Et quand j'aurai bouleversé toute la maison de Jason, je sortirai du pays, m'exilant pour le meurtre de mes fils bien-aimés, après avoir osé le plus sacrilège des crimes. Non, je ne puis supporter, mes amies, d'être la risée de mes ennemis. (...)"

vendredi 2 juillet 2010

Καλό μήνα - Kalo mina (les salutations)

Les salutations, c'est tout un rituel en Grèce. 
  • Il y a bien sûr le καλημέρα - kalimera (bonjour), mais attention seulement le matin, 
  • le καλό μεσημέρι - kalo mesimeri (bon midi) de 12h à 14h. mais seulement en partant, 
  • le καλησπέρα - kalispera (bonsoir) de 14h à 20h
  • le καλό βράδυ - kalo vrazi (bonne soirée) - en partant après 20h.
  • en enfin, le καλή νύχτα - kali nirta (bonne nuit) avant d'aller se coucher.
Mais ce n'est pas tout ! Si vous tarder la nuit et que vous vous séparez sur le coup des 3-4h. du matin vous dites encore : καλό ξημέρωμα - kalo ximeroma (bon lever du soleil).

Le lundi, on se souhaite καλή εβδομάδα - kali evdomada (bonne semaine) et le 1er du mois : καλό μήνα - kalo mina (bon mois).

Et lorsque le 1er du mois tombe un lundi, on enchaîne :

καλημέρα, καλή εβδομάδα, καλό μήνα !